A propos du service vicinal

La partition des subdivisions de l'Equipement dans les Côtes d'Armor

Le Service Vicinal dans le Finistère

POLEMIQUE A PROPOS DES PONTS ET CHAUSSEES

 

La remise de la direction du Service Vicinal en 1892 à l’Ingénieur des Ponts et Chaussées suscite plusieurs années après encore des oppositions et des polémiques qui trouvent échos dans  La Revue Vicinale. En réponse à un article de l’Ingénieur en Chef des Ponts et Chaussées deux auteurs font paraître des articles contestant les résultats positifs de la fusion des services.  L’état du réseau routier est mis en accusation, celui-ci se dégraderait plus depuis que les ingénieurs des Ponts et Chaussées en sont responsables. Des demandes de crédits supplémentaires pour réparer 250 kilomètres de routes n’auraient pas été soumises par le Préfet au Conseil Général afin de ne pas effrayer les élus et leur donner la tentation de revenir sur leur décision. L’utilisation à outrance de la technique des rechargements cylindrés est également contestée tant par leurs coûts élevés que les conséquences à moyen et long terme, à savoir un entretien qui nécessite de plus en plus de crédits. A quelles causes attribuer cette situation ? » A la supériorité des ingénieurs de l’Etat vantée par le Ministre des Travaux Publics ! Cette supériorité est tellement évidente, tellement écrasante, qu’elle enlève à ceux qui en sont doués la plus grande de leur faculté de réflexion, de discernement. Persuadés que leur science scolastique les met à l’abri de toute erreur, habitués à ne pas rencontrer de contradicteurs ou à les écarter d’un sourire dédaigneux, Messieurs les Ingénieurs des Ponts et Chaussées ne reculent jamais et ne s’arrêtent pas dans la voie qu’ils se sont tracée » ; n’hésite pas à écrire cet auteur qui ne porte particulièrement les Ponts et Chaussées dans son estime.

La fusion des services est également contestée sur le plan politique selon le clivage de l’époque conservateurs/ républicains. Un tract non daté mais dont la rédaction se situe probablement vers 1897 et intitulé « A Messieurs les Conseiller Généraux Républicains des Côtes du Nord » rappelle que c’est en 1891 que la « majorité réactionnaire du Conseil Général a décidé de remettre le service vicinal aux Ingénieurs des Ponts et Chaussées, sous prétexte de l’affaire du Pont Noir, Il appartient à la majorité républicaine d’aujourd’hui d’apporter un remède non moins radical à la situation que tout le monde connaît, en décidant que le service des Chemins Vicinaux soit rendu aux Agents-Voyers. .

L’auteur propose de réduire le nombre d’agents-voyers cantonaux tout en augmentant les traitements. Il indique que dans beaucoup de cantons l’agent-voyer n’a certainement pas de quoi occuper son temps, surtout s’il n’a à sa charge que des chemins vicinaux ; par exemple Ploubalay, Plélan, St-Brieuc(Nord) où il n’y a que 35 kilomètres de chemins. En deux tournées il peut facilement faire son canton ! Il a une semaine de travail par mois en comptant un peu d’écritures. Il poursuit » L’on ne conçoit pas bien que les Conseillers Généraux tiennent tant que cela à avoir un agent-voyer en résidence à leur chef-lieu de canton, car l’agent-voyer étant constamment en tournée est également connu de toutes les communes de son ressort, quel que soit son canton auquel elles appartiennent. Son influence politique sera donc absolument la même, quelle que soit sa résidence. »

Le projet de réorganisation qu’il défend se situe néanmoins dans les contraintes budgétaires en essayant de ne pas dépasser les crédits de 163 000 F consacrés au traitement du personnel vicinal. Finalement le service ne sera pas défusionné en 1900 quand cette question sera remise à l’ordre du jour d’une session du Conseil Général en 1900.

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