LE PONT DU GUILDO

En 1848 le Conseil d'Arrondissement de Dinan réclame que le passage du Guildo soit remplacé par un pont. Il est vrai que la traversée de l'Arguenon s'effectue dans des conditions difficiles. On accède au gué par un chemin ayant une rampe de 14% et il subsiste ici "ce qui est le plus détestable, le passage à dos d'homme", écrit l'Ingénieur des Ponts et Chaussées pour appuyer le dossier. L'Ingénieur Fessart établit  en 1851 trois solutions pour remédier à cette situation digne du Moyen Age ; un pont suspendu(280 000 F) un pont en charpente(55 000 F plus 46 000 F pour rectifier les voies d'accès), un pont submersible(7 000 F.Le Conseil Général, lors de sa session d'Août 1851 donne son accord pour engager le projet, l'hypothèse du pont submersible est d'emblée écartée pour les faibles améliorations apportées à la situation d'alors. Les deux autres projets sont soumis à une enquête publique seulement en Mars 1859 après que le dossier ait été examiné par diverses commissions.84 déclarations, pétitions sont reçues dont 72 favorables et 12 hostiles émanant essentiellement des habitants du canton de Plancoët qui s'inquiètent des entraves à la circulation maritime sur l'Arguenon qu'un pont est susceptible de générer (l'hypothèse de pont suspendu ayant été écartée car trop onéreuse) et du détournement du trafic routier qui passe par la ville. En 1860 le projet est rectifié et réévalué, l'ensemble du projet coûte 230 000  F dont 160 000  F pour le pont. Le Conseil Général décide d'accorder une subvention de 40 000 F en plus des travaux sur la route départementale à sa charge, l'Etat alloue une aide de 40 000 F.Il reste 100 000  Francs à la charge d'un éventuel concessionnaire. L'adjudication du 31 Août 1861 étant infructueuse, un groupe de notables locaux  dirigés par M.Ange de Breil de Pontbriand se propose de créer une société anonyme qui deviendrait concessionnaire du pont, non pas dans une perspective de profit mais pour éviter que le projet ne soit abandonné. Finalement cette solution reçoit l’agrément de l'Administration et les travaux peuvent commencer.

Le pont est inauguré le 25 Mai 1864,après une bénédiction par Mgr David évêque de Tréguier et Saint-Brieuc lors d'une fête qui rassembla 5 à 6 000 personnes au moins selon la presse locale et qui se termina par un feu d'artifice. La concession sera ensuite rachetée par le Conseil Général en 1872,le péage n'aura duré que huit ans. Long de 142 mètres, il dispose d'une travée mobile afin de permettre aux bateaux de remonter jusqu'à Plancoët. L'ouvrage est finalement construit par l'entreprise Joret de Paris avec des  poutres métalliques  en treillis comportant un tablier en bois de 6 mètres dont 4,6 mètres de voie charretière.           

  Un nouveau pont est construit en1906 permettant le passage de la voie ferrée et de la route, ouvrage mixte associant le béton armé et des structures métalliques avec toujours ,pour l'auteur de l'ouvrage Harel de la Noé, la recherche d'une économie dans la matière utilisée. Les piles très minces seront par la suite renforcées afin de résister aux charges de plus en plus importantes et à l'agression du milieu maritime;

Un troisième pont en béton armé est réalisé en 1973-74 selon la technique des poutres en béton précontraint reposant sur des piles « marteaux » ,il porte aujourd'hui le nom de Pont"René Pleven",ancien Président du Conseil, Président du Conseil Général des Côtes du Nord de 1949 à 1976.

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