Statuts
des Comités Départementaux de la Libération
( adoptés par le Conseil National de la Résistance le 23 mars 1944)
(
Extraits)
Un
C.D.L
est
formé dans chaque département. Il unit pour l ‘action et dans
l’action l’ensemble des forces résistantes du département. Il est composé
des représentants des mouvements de Résistance, de ceux des grandes
organisations ouvrières résistantes, des représentants des grandes
tendances politiques locales ou des partis, et éventuellement, de personnalités
locales, non engagées dans un mouvement
ou un parti , mais dont
l’attitude patriotique a été irréprochable.
Le
nombre maximum de membres du C.D.L
pour la période de la
clandestinité est limité à dix, il pourra être porté à 18 dans la période
suivant la Libération. Dans le cas où des vacances se produiraient, elles
seraient comblées par voie de cooptation, les nouveaux délégués devant
représenter les mêmes tendances que leurs prédécesseurs. La Commission des
C.D.L
sera informée des changements survenus.
Une
dans son principe : rassembler les forces de la résistance, la mission
des C.D.L
se
différencie selon le temps.
n
Dans la période
clandestine : coordonner l’action immédiate contre l’ennemi et ses
complices, préparer l’insurrection nationale et la tâche des Pouvoirs
publics pour le jour de la Libération.
n
Dans la période
insurrectionnelle : entraîner et
coordonner l’action des patriotes pour la dislocation des forces allemandes
et l’anéantissement des agents de l’ennemi. Faciliter l’établissement
des nouveaux Pouvoirs publics et notamment des représentants du pouvoir
central.
n
Après l’installation
des nouvelles autorités : être la représentation provisoire de la
population du département auprès des autorités désignées par le pouvoir
central et aider celles-ci dans leur tâche.
Dans
la période clandestine, les C.D.L
coordonnent l’action immédiate
sous toutes les formes dans le combat quotidien contre les forces de l’ennemi, les
appels à la population, les manifestation, l’aide aux réfractaires, les grèves
et toutes les actions de masse, et forment dans ce but les commissions nécessaires.
Ils s’efforcent de créer à la base des organisation d’union
patriotique reconnaissant le C.N.R
, coordonnent l’action des comités
locaux.
En
liaison étroite avec l’Etat-Major local des F.F.I
, ils préparent les mesures à prendre
au jour du soulèvement afin de coordonner l’action militaire et le
mouvement insurrectionnel et transmettent à l’état-major les directives nécessaires.
Pour
faciliter les taches des futurs pouvoirs publics, ils aident au noyautage des
services publics, ils préparent les mesures immédiates nécessaires pour le
remplacement des fonctionnaires indignes et étudient la mise en place des
municipalités provisoires. Ils proposent les plans de ravitaillement pour le
département et la solution des problèmes locaux de presse et d’information
.
Lors
de la période insurrectionnelle les C.D.L
ont
pour mission, au jour de la Libération de grouper dans la lutte pour
l’effort final contre l’ennemi et ses complices l’ensemble des forces
patriotiques du département, de rallier les patriotes non -organisés,
d’entraîner dans la lutte toutes les énergies en coordonnant leur action.
Ils sont chargés, si besoin est , de faciliter la mise en place des nouvelles
autorités dont ils doivent appuyer l’action, arrêter les traîtres et les
suspects, d’exécuter les plans de ravitaillement, de transports et de
communication. Les C.D.L
sont responsables de la protection des services publics
lesquels sont placés sous leur sauvegarde.
Après
l’installation des nouveaux pouvoirs publics, les C.D.L
éventuellement élargis, sont chargés de représenter la
population du département auprès du pouvoir central. Ils jouent auprès du
préfet le rôle d’une Assemblée consultative provisoire. Les C.D.L
peuvent alors désigner de nouveaux membres choisis parmi les
personnes authentiquement résistantes, notamment les patriotes emprisonnés
par l’ennemi et ses complices.
Les
C.D.L
fonctionnent dans le cadre des instructions arrêtées par le
C.N.R
et
sous son autorité. Ils entretiennent des relations étroites avec les représentants
locaux accrédités par le C.N.R.
Pour
des raisons de sécurité et d’efficacité, la coordination de l’action
immédiate et la préparation de la prise du pouvoir doivent être confiées
à un noyau actif restreint qui peut constituer le bureau du C.D.L
.Ce noyau actif assure les liaisons
entre les membres du comité, entre le comité et les services nationaux, la
distribution des tâches et des responsabilités entre les membres du C.D.L
.
Le
noyau actif des C.D.L
doit être composé de manière à assurer la représentation
des principaux mouvements et tendances qui composent le C.D.L
. Dans la désignation de leur noyau
actif, les C.D.L
doivent s’inspirer essentiellement des nécessités de
l’action et de la lutte. Ils doivent confier par priorité la direction de
leur activité à des patriotes capables de commander à des troupes, dès
maintenant engagées dans l’action.
Les
C.D.L
sont reconnus par le C.N.R
et
le CFLN dès lors que les principes énoncés précédemment sont respectés.
Les dépenses des C.D.L
font l’objet de demandes
de crédits à la Commission de la Libération du C.N.R. Il ne peut exister
qu’un C.D.L
par
département.
Les C.D.L doivent s’abstenir d’intervenir dans le fonctionnement et l’action locale des mouvements de résistance et des partis et vice-versa.
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Ordonnance
du 21 avril 1944 portant organisation des
pouvoirs publics en France après la Libération (extraits).
Dans
chaque département, il est institué , dès sa libération un Comité Départemental
de Libération chargé d’assister le préfet. Il est composé d’un représentant
de chaque organisation de Résistance, organisation syndicale et parti
politique affiliés directement au C.N.R
et
existant dans le département.
Le C.D.L assiste le préfet en représentant auprès de lui l’opinion de tous les éléments de la Résistance. Il est obligatoirement consulté sur tous les remplacements des membres des municipalités et du Conseil Général .. Il cesse ses fonctions après la mise en place des conseils municipaux et des conseils généraux.
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