3. LE RACHAT DES PONTS

 

 

             En 1867 le Conseil Municipal de Tréguier réclame du Conseil Général la suppression des péages sur les ponts Canada et St François concédés à des sociétés pour une durée de 70 et 55 ans. Cette situation est mal vécue par les populations qui doivent s'acquitter de ces péages en sus des autres contributions, notamment la prestation en nature pour la construction et l’entretien des chemins vicinaux.

             De plus, dans le secteur de Paimpol-Tréguier, le commerce de la Presqu'île se dirige vers Paimpol depuis que le péage sur le pont de Lézardrieux a été supprimé à la fin de la concession de 26 ans accordée à partir de 1840, d'où une réaction des élus du secteur de Tréguier pour faire cesser le plus rapidement ce handicap pour leur ville qui en plus est concernée par deux ponts à péage. En 1871  les élus des cantons de Lézardrieux et de Tréguier adresse une nouvelle pétition au Conseil Général, qui vient de se voir attribuer de nouvelles compétences après la chute du III° Empire. Celui-ci accepte finalement de s'engager dans une négociation avec les concessionnaires, et à la demande des élus de l’est du département, le pont du Guildo est inclus dans le projet de suppression des péages. La discussion porte sur le montant des indemnités de rachat et les modalités de financement de façon à ne pas grever outre mesure le budget des routes. Pour les ponts de Tréguier, le Conseil Général décide d'y consacrer 185 000 francs alors que les promoteurs attendent 200 000  francs pour renoncer à leur concession. Les communes des alentours acceptent de réunir les 15 000 francs manquants (1500 F pour Tréguier, 600 F pour Pleudaniel, etc. . La suppression du péage, très attendue par la population est effective le 1° Février 1873 après une longue discussion avec les concessionnaires à propos des modalités de réception des ouvrages. Finalement une indemnité de 10 000  Francs leur est allouée pour débloquer le conflit qui risquait de faire capoter le projet.

Le pont du Guildo est racheté pour 95 000 Francs sans que le Conseil Général fasse appel aux contributions des communes concernées!

Avant leur transfert dans le domaine public départemental les ouvrages font l'objet d'épreuves de solidité. Une commission dirigée par l'Agent-Voyer en chef et en présence du Préfet, de l'Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées établit le procès-verbal de réception.

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